Un ponton prison anglais de la Révolution ou de l'Empire 1/200 sur base HELLER

je me régale!!! 

Salut Gilles,
Je te l'avais dit que tu allais casser la baraque.
Déjà, ton idée était géniale en soi: les fameux pontons anglais dont on évitait de parler (ou bien à voix basse)
et sujet jamais abordé - à ma connaissance - dans le milieu de la figurine que je connais quand même un peu. 
Avec mon groupe de reconstitution, le Xe Escadron, sais-tu que j'ai eu l'honneur de prononcer une allocution sur la tombe
du dernier survivant de la Grande Armée, que la municipalité de son lieu de naissance avait fait restaurer en prévision d'un centenaire.
Cet homme, Victor Baillot, né le 9 avril 1793 avait fait partie de la conscription 2e levée de 1812, fut à l'instruction pendant la campagne de Russie
mais participa à la campagne de Prusse de 1813 avec le 105e de Ligne sous Davout, qui emmena cette unité à Hambourg dont il soutint
victorieusement le siège avec 30.000 hommes contre 130.000 et ne rendit la place que sur l'ordre de Louis XVIII.
Notons au passage que Davout fut le seul Maréchal de France invaincu. 
Victor Baillot, toujours au 105e, participe à la campagne de Belgique et, blessé à Waterloo, est fait prisonnier par les Anglais qui l'embarquent
pour les pontons de Plymouth. Inutile de revenir sur les conditions effroyables de détention sur ces pontons avec la sous-alimentation
délibérée des prisonniers, leur promiscuité et les conditions d'hygiène déplorables propres aux épidémies et maladies. 
Victor Baillot, comme beaucoup d'autres, contracta la tuberculose et passa un an sur les pontons. Les Anglais le renvoyèrent en France
comme ils faisaient généreusement avec les malades pour qu'ils contaminent un max de gens dans leur pays au retour. 
Dès son débarquement à Boulogne, reconnu phtisique au 2e degré, il est démobilisé et rentre à pied dans son village de l'Yonne. 
Marié deux fois, il eut des enfants et mourut dans son village le 3 février 1898, dans sa 105e année. Médaillé de Sainte Hélène, chevalier de la
Légion d'Honneur. C'était le dernier de Waterloo. 

Quand je vois ton oeuvre, j'y pense toujours quand me revient en mémoire le frisson qui nous prit sur la tombe de ce vieux brave.
A+
Armand

Merci Armand pour cette évocation émouvante!
Les pontons ont servi à enfermer des prisonniers d'origine très différente, pas seulement des marins mais aussi des fantassins, c'est important de le rappeler.

salut
tu m impression toujours sur tes montages et  tes textes historique
bonne continuation
a+hubert

Merci Hubert, cela fait plaisir!

Nickel, comme d'habitude...

superbe

reconnu phtisique au 2e degré, il est démobilisé et rentre à pied dans son village de l'Yonne. 
Marié deux fois, il eut des enfants et mourut dans son village le 3 février 1898, dans sa 105e année. 

ou c'est qu'on achète la phtisie ??? j'aurai peut être le temps de finir mes encours d'ici que j'atteigne cet agecanonix .


Trêve de connerie quand on sait d'où tu es parti…..quel amour de la recherche et du détail !!!

Merci beaucoup!
J'ai pas mal avancé, j'essaie de poster des photos en fin de semaine!

Par contre il est vrai qu'il y avait des gens assez résistants à l'époque. Quand on survivait aux débuts, on pouvait durer longtemps!

Tu ne crois pas si bien dire, Gilles, mais, malgré la tuberculose (phtisie) qui avait fait des ravages en France
pendant une grosse première moitié du XIXe siècle, il y a longtemps, un professeur de gériâtrie
avait fait une étude sur les longévités respectives de catégories de populations et avait découvert que la plupart
des hommes centenaires étaient des rescapés de la retraite de Russie... Etonnant , non ?...  mais qui confirme ta remarque.  

Cette phtisie avait inspiré Alexandre Dumas avec sa fameuse "Dame aux camélias", demi mondaine courtisée par cette
andouille d'Armand Duval (non, ce n'est pas moi, ce n'est pas mon pseudo...) qui espérait, contre toute logique et simplement tout bon sens, sortir du tapin Marguerite Gautier. Il en aura été pour ses frais.

Plus sérieusement, c'est le médecin breton Laennec qui étudia le plus profondément la phtisie ainsi que les maladies pulmonaires
et qui découvrit, dans les procédés d'auscultation, la percussion digitale du thorax dont le son rendu (clair ou mat) donnait des indications sur les organes examinés. Par ailleurs, il fut l'inventeur du sthétoscope qu'il avait imaginé à partir d'un morceau de carton roulé en cylindre qu'il posait sur la poitrine du malade puis qu'il perfectionna par un morceau de bois de buis tourné après avoir vu, sur un chantier du Louvre, des enfants gratter l'extrémité d'une poutre avec une épingle qui produisait un son  que les autres gamins entendaient en posant l'oreille sur l'autre extrémité (anecdote bien connue mais authentique). Ce procédé améliora beaucoup l'écoute des bruits cardiaques et ceux de la ventilation pulmonaire avec leurs anomalies bien décelées. 
Mort prématurément, Laennec ne put voir l'aboutissement de ses recherches, en particulier la découverte de l'agent pathogène
de la tuberculose, à savoir le bacille découvert par le médecin allemand Koch, qui passa une partie de sa vie à se tirer la bourre avec Pasteur.
A+
(Professeur) Armandus 

C'est un travail de Titan que tu fais là et le côté historique, c'est la cerise sur le gâteau
Sergio

super Armand toutes ces précisions historiques!! 

Voila , une page de notre histoire nous est comptée
C'est incroyable tout ce que l'on peut apprendre en côtoyant ce forum ,il devrait être reconnu d’utilité  public

Et un montage qui n'est pas en reste